dimanche 24 janvier 2021

Le parcours musical de ma vie de fan


 Parallèlement à Indochine j'ai toujours suivi les groupes indépendants de près depuis que j'étais jeune ado. Mes amis, mes idoles ont tous eu une influence sur moi. 

Je vais commencer avec Stef qui a eu une grande influence sur moi au départ. Grâce à lui j'ai découvert très vite le bon punk français. J'ai écouté Parabellum, tout ce qui venait de Boucherie production, bien entendu les Bérus et je lisais les bds de Margerin, avec qui j'ai communiqué un peu par courrier. Je me souviens encore de ce festival des Humanoides associés à l'Elysée Montmartre. J'avais dans l'espoir d'y rencontrer Stef car Vuillemin y était. 

J'étais dans différents groupes d'amis, entre amis fans d'Indochine et de new-wave et les amis de Clichy, ma ville natale, qui jouaient dans des groupes de rock prog et industriels. C'était sympa mais moi le prog je n'y arrivais pas. L'indus c'était trop obscur. Dans mon coin je me nourrissais de plus en plus de musique anglo-saxonne. Je me balladais aux puces et regardais les pochettes, parfois si elle me plaisait j'achetais. J'écoutais les radios indépendantes sous la couette la nuit et je dormais en classe. Je ne le conseille pas car niveau concentration et notes je n'assurais pas! Le premier groupe indé que j'ai vu en live était un groupe qui s'apellait Gamine et que j'ai vu en vacances sur une petite scène à l'ile d'Oléron. J'ai trouvé ça frais et j'aimais ce son garage. D'année en année je découvrais de nouveaux groupes, je m'émancipais. 

J'ai commencé tôt à voyager seule, et j'avais des amis suisses qui m'ont fait découvrir les salles de Lausanne, la scène alternative là-bas, les squats artistiques et le festival de Nyons. On continuait à écouter du punk et en parallèle ma passion pour Indochine augmentait. Ces amies Suisses étaient comme moi, d'ailleurs c'est avec le fan club d'Indochine que j'ai rencontré ma première amie là-bas qui m'a présenté à ses copines. Puis d'autres se sont ajoutés, très alternatifs et ils m'ont amenée à Nyons deux ans de suite. 

Petit à petit j'ai développé ma culture musicale qui était ma culture et pas celle de groupes que je fréquentais. J'ai vu les Breeders à l'Elysée Montmatre, ca m'a soufflé. Premier groupe de filles. 

Ce n'est que quand j'ai intégré la fac après 3ans de galère à avoir mon bac que j'ai vraiment découvert l'indie anglo-saxonne. Mon co-équipier à l'agence de télémarketing où on travaillait le soir après la fac pour gagner un peu d'argent me faisait découvrir sa passion qui est devenue la mienne. J'étais abonnée à des journaux de rock et grâce à lui qui ne parlait que de ça, je suis allée à mon premier concert de Radio France à l'émission de Bernard Lenoir, les Black sessions. Mon ami m'avait fait découvrir Mazzy Star, j'étais enchantée. C'était la première fois que je connectais avec quelqu'un comme ca. J'étais tombée éperdument amoureuse! Je le gardais pour moi. Un amour sans retour qui me faisait autant de bien que de mal. Il était étudiant comme moi en Anglais, lui à Jussieu, Paris chic, moi à Villetaneuse dans le 93. Musicien accompli, j'étais flattée qu'un jour il m'ait fait écouter sa démo que seul son meilleur ami avait pu écouter. Du pur indie. Sa voix et sa guitare me mettaient dans tous mes états. De plus je n'en revenais pas de sa confiance. 

Pour la première fois je ressentais quelque chose de fort comme avec Nicola pour lequel j'avais une admiration sans bornes, comme un amour idyllique. Je l'associais à lui. Je leur retrouvais des ressemblances, j'étais troublée. Nicola avait quelque chose de different de tout ce que j'avais connu, une élégance dans ses manières, un charme envoutant et plutôt introverti et discret que je ne voyais que dans les chanteurs anglo- saxons comme les Jesus and Mary Chain, les Pastels ou Echo and the Bunnymen. Quand tout le monde le comparait à Robert Smith moi c'est à eux que je pensais. Mes goûts musicaux évoluaient en même temps que Nicola évoluait dans son look et et sa musique. Je m'y retrouvais totalement. Bien plus que le punk ou le gros rock. Ma personalité avait évolué dans ce sens.

A part ça, je commençais à sortir seule sur Paris dans les salles, les bars et les clubs, comme le Gibus et la Locomotive. Je n'avais plus beaucoup d'ami(e)s depuis que j'étais à cette fac...Je me sentais si differente tout d'un coup...

Un soir à Pigalle, l'unique amie que j'avais là-bas qui aimait la musique que j'aimais et qui pouvait sortir sur Paris m'a proposé de faire une session dans un bar gothique avec une voyante qui venait là aux nuits de pleine lune. Derriere le bar, la serveuse avait un serpent autour du cou. Cette voyante m'a dit que j'irais sur une ile et que j'y rencontrerais quelqu'un, y vivrait. Un an plus tard je partais une première fois en Angleterre. C'était en 1994 en tant qu'au pair pour améliorer mon anglais oral qui faisait barrage à mes études. J'étais trop timide et j'avais un blocage, alors sur les conseils de ma fac je suis partie.

Mais aussi l'Angleterre était mon pays de coeur et ce garçon je devais m'en détacher car je me detruisais de l'interieur, ne mangeais plus. En même temps lui faire honneur, lui prouver sa grande influence sur moi. Je lui ai écrit une lettre anonyme et puis je suis partie. J'ai su par la suite en faisant des recherches qu'il avait accompli son rêve d'être traducteur de livres policiers anglo-saxons. .

Là j'ai découvert le rock indie d'Oxford, Supergrass, Radiohead avec Creep, Ride, et ai pu tous les voir en concert. Avec la totale conviction que ma vie se ferait là-bas, j'y suis retournée 2ans plus tard dans le cadre d'Erasmus. Il fallait que ce soit Oxford, Liverpool ou Manchester. Je me suis retrouvée à Liverpool. Coup de foudre. Pour la ville. Rencontre avec mon mari. Je ne reviendrais plus en France. La voyante avait raison. Les concerts se sont enchainés. Ma passion pour le rock indé a continué. Après quelques années a voyager sur une péniche deconnectée de la France, je suis arrivée aux reseaux sociaux et à myspace en 2009. J'y ai trouvé Nicola. C'était incroyable alors que dans mon temps on devait passer par le fan club pour esperer un signe et se faire connaitre d'eux. Par désespoir on était pas mal à essayer de les attraper devant chez eux.

Alors comment en suis-je arrivée à avoir mon nom dans la compilation que Nicola a sorti sur son label kms en 2017? 

Après des mois et des mois sur les réseaux sociaux, à poster à lui poster des groupes de filles quand j'étais en Chine (assez ironique comme situation vu la censure des reseaux là-bas, le Great Firewall!) Nicola m'a contactée en privé pour me remercier. Je voyais les groupes dans la playlist le samedi. J'étais évidemment surprise au départ et immensément flattée. On avait été en contact direct sur myspace pour un projet auparavant quand j'étais au Mexique et là on était sur twitter! Je me disais que décidemment ma vie était censée m'amener à lui, où que je sois dans le monde et le temps n'avait pas d'effet. Je n'en revenais pas. Nos goûts musicaux se rejoignaient, cette playlist en était la preuve, la compilation en était la consécration. La consécration de tout un parcours de ma vie.

Je n'avais jusqu'à quelques mois avant sa sortie aucune idée d'une compilation. C'est lui un jour qui me l'a enfin dit. Il voulait mettre en avant les filles qui font du rock car il trouvait ça "culotté"que les filles se battent dans ce monde très masculin et il fallait les honorer, les faire connaitre. Un immense honneur pour elles, pour moi aussi.

Le jour où la compilation est sortie mon coeur s'est arrêté de battre une minute. Moi une simple fan j'étais remerciée par mon idole de toujours. Lui qui m'a portée et a influencé mes choix de musique était à son tour influencé des miens. C'était juste incroyable. La compilation a été publiée dans un magazine élitiste de rock. j'y avais été abonnée quand j'étais étudiante mais le fait qu'ils avaient dénigré Indo, ça me déplaisait. Je ne supportais pas cette snoberie. Donc finalement j'ai eu l'impression qu'on a pris un peu notre revanche avec ce coup là. Enfin voilà..

voilà mon histoire. 

Je veux te remercier à mon tour Nicola...je veux que tu saches que sans toi je n'aurais jamais vécu cette vie...tu es tout pour moi. Tu le seras toujours. Merci d'être dans ma vie et tous les amis que j'y ai croisé.

vendredi 21 octobre 2016

Agnes Obel: Interview exclusive rtbf Belgium , retranscrite en entier


Album Citizen of Glass, sortie le 21 octobre 2016
http://www.rtbf.be/lapremiere/article_interview-exclusive-d-agnes-obel?id=9435294&category=ENTREZ%20SANS%20FRAPPER&programId=8521&sourceTitle=Entrez+sans+frapper&programType=emission
Dans cet interview Agnes Obel nous parle de ses impressions du live avec cet album, des instruments utilisés, de sa technique d'enregistrement, et le concept de l'album, le verre. Elle nous place face a nous-même dans une société ou on se documente, cette insistance qu'on a à se dévoiler devant la caméra comme une œuvre d'art, un acte qui n'est plus juste le thème des artistes, mais qui s'est démocratisé car nous sommes tous concernés, un acte qui peut aussi être dangereux. Elle parle de sa préférence à regarder les concerts de ses propres yeux et non à travers un écran, cette volonté qu'on a vouloir être partout à la fois et partager notre expérience personnelle avec le monde entier. Un exemple qui l'humanise car on comprend tout à fait ce qu'elle veut dire et on se reconnait dans ce qu'elle dit. Pour ma part je découvre Agnes Obel autrement que comme un ange inaccessible, mais comme une personne totalement connectes.

Journalist: What were your feelings at the end of the tour?
IT was good, I felt like it had become better and better musically while we were touring
I was not satisfied in the feeling cos I had certain ideas how to sound but I felt good. I ended up in Australia, it was cool, first time we ended up playing in Australia. We had very nice venues, and it was sold out, I don’t think Perth but Melbourne, Sydney. Sydney it was incredible to go so far away, and big theatres, people knew songs, it was not the same songs they responded to like in Germany, it was a very big experience for me, very wonderful, I have to say, I really love Australia but too far away, I could have lived there it was too far away. I loved the way the tour ended , Musically, I was more happy with the songs, we got better and better, it’s always like that with me, because it takes me a very long time to figure out how to play it live because it is not recorded for live concerts. We had to find all sorts of ways, at the moment we are finding ways just with the sound, with the sound engineer to understand how to make it , it’s not like drums and bass boum boum boum, some sounds and the vocals have to sound like that, you know..cos I mix it myself, I have very clear ideas how I want it….I have trouble making When I heard the recording of the live of the album I was horrified, so I have a lot to do now to get it close to the album, you know.

2. This new album, it’s a big challenge to play it live, the biggest challenge
Totally, it’s so difficult, to get across what s it’s about, lots of this music is about the sounds and the production, so I’m very dependent on the sound engineer to understand this, and the musicians, but that I THINK I HAVE, they’re very good, I’m very happy with that ,they’re very good I have chosen them, not because they’re just good musicians, they all have this extra sensibility for understanding the songs, what’s it’s all about, some people you know, you can feel it, you know, these senses, this little extra..

3. But do you have to explain to the musicians what kinds of feeling?
Yes well it’s a little bit (hesitant) It’s a little bit about what s it’s about…(hesitant),like..it’s gonna really be hard to come through, like.. both cellists have been part of the recording the album, they really know what it is, and it seems that Catherine really understands totally, so this is not the problem for me, me it’s not the problem for me, me it’s more the engineering thing, because.. it’s my sound, some songs are almost all vocals and how to balance that, all these things affect the whole experience of the song, and this for a sound engineer it’s not that at all, I just turn it up bob bob bob bob bob and for me you know it’s not….(laughs)

4. You play everywhere, in some some clubs with a wonderful acoustics, some festivals, rock concerts in the UK or even in Belgium…Do you feel comfortable to play your music in these kinds of extreme?
Yes. It’s very much my ambition to do that, I wanna play in different places, I don’t want to be put away in some nice perfectly acoustic…
Also I want to be on low amplifiers, not big PA systems. The size of venues I play is also the size of venues I prefer to go to concerts to myself. So I’m very happy with the size of the shows. Sometimes when it gets bigger It gets too far away for my taste and sometimes smaller the PA is not powerful enough.…
and it goes across the show, it comes without cellos, like “ oh it’s gonna be …“ yes that’s really cool..(laughs)

5. On this new album there is your voice of course, the piano, but a lot of different instruments, many keyboards, melotrum, the old vintage synthetiser, Trautonom is it yours? “yes it’s mine, I bought it”
6. You collected these instruments especially for this album?
“Yes”

7.“can you explain to me why?”
Because I knew the theme of this album was hum..(hesitant) could not be hum (hesitant) it was not enough for the piano and the cello just, so I needed something that sound like glass, but also metallic, and also sometimes percussive.. I like things that sound old and new at the same time, so I wanted to see if I could find that, and also.. I had some special sounds in my mind and I just had to find some other sounds to make a combination of more instruments at the same time so like sillet, spinet, and Piano, or piano on the top of each other, like tototototototot on “ Familiar” So I just knew that, new sounds to get the state of mind I had images in my head, you know?

8. Do you like this idea of this new album like a concept album?
Yes, I do, because for me, I don’t know how other people do it (laughs) but for me I did it my way, I had this idea of what it was to be made of glass, the feeling of being watched by others from afar, and watching yourself from afar, this feeling I know, and also the fragility of glass, feeling that it could potentially break but also in a way that it’s strong, and also I feel that we are living in times of glass, we watch everything through these glass screens, you know, and we are pushed to expose ourselves in a way, document ourselves, I felt that it really resonated with me this glass theme, and I wanted to see if I could make an album coming from one theme and seeing it from different perspectives, and also the instruments, the way I was singing, the production, the arrangement and the mixing was also feeling with the glass, with my glass, like I was making a movie! That’s how I saw it.

9. This concept of citizen of glass, this concept of transparency, the loss of privacy, do you think that there is a sense of emergency just to create an album about these different themes?
I do think we are experiencing something profoundly different in the way we see ourselves. I think our new media reality is changing the way we perceive ourselves and understand who we are. In a way, this thing of documenting yourselves and using yourselves as material, looking at your life as an artwork or an object like, has always been specific to artists, but in a way everybody is now like that/ I can have an audience, I can stage my life, it’s interesting from a democratic perspective, everybody can do it, have that sort of reflexion about themselves but I also think it is dangerous if it takes you away from the moment you enjoy, and I think we have to be aware that there is different ways of being present, especially kids you know, It’s important not always to film and document and look at yourself as something that others look at. It’s nice to be in it without having that experience.. Just like, I like to go to a concert and not film the whole thing, I want to experience it myself you know.. you are living through a screen and you’re also thinking about this other place where it’s gonna be watched, and these other people who’re gonna look, it’s like removing or being in different places at the same time, you know..it’s not good always, it’s fine sometimes.

dimanche 3 avril 2016

La diversité

Corinne Duyvis est une fille autiste qui écrit des romans. Corinne n'est qu'une fille normale, avec la seule différence qu'elle a quelques tics. Mais dans le fonds n'est-on pas tous pareils?

http://www.theguardian.com/childrens-books-site/2014/oct/17/decline-of-issue-books-incidental-diversity

La diversité incidentelle,quand la différence d’un personnage est mentionnée mais pas mis en relief, a sa popularité en hausse. Mais le handicap et la difference informent sur une grande partie de la vie des gens, bonne ou mauvaise, et il n'y a pas de honte à le reconnaitre. Corinne Duyvis, l’auteur du roman Sci-fi Otherbound se demande si les personnages « divers » sont seulement « OK » du moment qu’ils ne sont pas trop divers ?

Le mouvement pour plus de diversité dans la fiction n’est pas nouveau. Mais cela a explosé ces dernieres années. Non seulement les gens en parlent, mais il ya de nouveaux livres sur  la diversité qui sont publiés régulièrement. La grosse différence entre ces livres et les anciens est que les éléments de la diversité dans les nouveaux font souvent partie de la partie incidentelle des personnages. Ceci est, de loin, une merveilleuse et nécessaire progression.- mais en tant que lectrice et auteur, je me demande si « la diversité incidentelle »  est parfois célébrée d’une façon trop disproportionnée.

Laissez moi vous expliquer :

Historiquement parlant, les livres divers sont souvent des “livres à problèmes”, dans lesquels l’identité du personnage forme le cœur de l’histoire. Les livres à propos des gens de couleur sont automatiquement des livres sur le racisme, l’immigration ou la pauvreté. Les livres sur les handicapés seraient automatiquement sur leur vie qui a été bouleversée, la perception que les gens en ont, ou « surmonter » leur handicap. Les livres sur les gens gros parleraient de comment ils ont perdu du poids ou leur acceptation de soi ; etc..

Beaucoup de gens clament une approche différente de la diversité. Les personnages marginalisés devraient pouvoir vivre les mêmes aventures que les personnages plus privilegiés. Pourquoi est-ce-qu’un personnage asiatique ne pourrait pas exposer un complôt du gouvernement ? un garçon autiste devenir un loup-garou ? Une lesbienne créer un journal pour son école ? Et pourquoi est-ce-qu'íls ne pourraient pas le faire sans être marginalisé, au lieu de toujours se refléter dans des personnages dont le rôle est d’être different.

Tout cela est vrai, et on a évidemment besoin de plus diversité incidentelle, mais c’est souvent vu comme La Seule Vraie Approche de dire que la diversité est juste. Critique après critique célèbre les livres qui ne font presque pas allusion à la diversité, disant que ce n’est pas un « problème », les personnages divers « sont, simplement », et comme c’est magnifique qu’il n yait pratiquement pas de commentaire fait sur un certain personnage gay/noir/ ou en fauteuil roulant. Quelquefois, les livres ne font qu’allusion à l’identité du personnage, ou indiquent sa différence avec un petit indice ici ou là.Cette approche marche pour certaines histoires. Spécialement les livres fantastiques ou de science-fiction ou les auteurs peuvent construire un monde imaginaire du début a la fin. Dans la vraie vie, par contre, les gens marginalisés sont des gens affectés. Beaucoup est dit  de « ne pas être défini par son handicap », par exemple mais chaque personne handicapée que je connais grogne quand ils lisent ça. Le handicap informe beaucoup sur la vie des gens, bon ou mauvais, et ce n’est pas honteux de reconnaitre cela. L’identité n’est pas simplement superficielle.

Cest un fait que l’intolérance aux handicaps, l’homophobie, et le racisme influencent les aspects sans nombre de la vie de tous les jours. Les micro-agressions, les stéréotypes, les préjugés internalisés, la bigotrie flagrante, la discrimination institutionalisée..Il ya aussi d’autres faits a considerer : l’accessibilité, le soin des cheveux ou de la peau, les opportunités du dating, les communautés, la culture, etc..
Quand aucun de ces éléments n’est pris en considération dans la fiction réaliste, je le remarque. Quand l’absence de ces éléments est célébrée, je le remarque spécifiquement.

Et je me demande, peut-être dûrement, est-ce-que les personnages divers sont OK du moment qu’ils ne sont pas trop divers ?

Bien que je sois contente que les gens réalisent le besoin de diversité au delà des livres à problèmes, la solution n’est pas seulement d'écrire ou applaudir les livres qui parlent de la difference, et des experiences différentes. Il ya beaucoup de moyens differents d’incorporer les élements du dessus dans les livres, et que ce soit positivement ou négativement. Ce qui peut rendre la vie des personnages crédible à tous les lecteurs qui pourraient s’identifier a eux.

De plus, alors que les gens sont souvent négatifs envers les “livres a problèmes”, ils existent pour une raison. Certains peuvent être écrits dans le seul but de faire un livre sur un problème qui fait la presse, mais beaucoup sont écrits par des auteurs qui parlent de leurs propres expérience. Ces auteurs écrivent souvent les livres pour aider les ados qui se battent avec..oui..des problèmes. Par exemple, un nombre illimité de jeunes gays doivent faire face a des communautés etroites d’esprit, des familles homophobes, être à la rue, ou la question du coming out. Voir ces experiences reflétées dans le livre peut avoir une signification inestimable pour eux. Quand les gens disent que les problèmes d’identité sexuelle dans la fiction est cliché, qu’est-ce-que ca dit a ceux qui doivent faire face à ce problème ?

On a besoin de toutes sortes de livres. Les livres ou les identités diverses sont le problème. Les livres qui  les mentionne à peine. Les livres qui font moitié-moitié.

Je soutiens l’évolution de “la diversité incidentelle” et veux continuer de la voir évoluer.

Je ne veux juste pas que ce soit la seule diversité permise.


Corinne Duyvis « Otherbound » est disponible à la librairie du Guardian.
Corinne a écrit aussi un nouveau livre: On the edge of Gone

Tidal #1020 Concert de charité


Donc ca yest ils l'ont fait ! Le concert à Brooklyn avec Tidal. Deux chansons: Alice&June et Psycho Killer de Talking Heads. Dans un anglais appliqué, Nicola parle au public "we are just a French band and very proud to be here tonight...il introduit "3 minutes of French music" et une chanson qui a fait le tour de New York. Cette humilité dans les mots relevait presque de la provocation. Il en faut pour résister a la panique ou au stress d'un festival aussi attendu ou "Indo n'avait pas leur place"! Dès les premières notes,on sentait de suite le professionalisme d'un groupe qui remplit les stades, et là, ils faisaient l'ouverture du bal, encore dans la lumiere..Typique Indo qui s'adapte a toutes les situations! (On n'oubliera jamais le concert dans un camion devant le Grand Rex par ex!). Pourtant ces notes d'Alice&June qui nous font tous frémir d'excitation n'ont eu aucun impact sur le public de la salle. Une projection des vidéos a pu faire tenir le public en haleine pendant ces quelques premières minutes du show, les applaudissements de la fin nous rappelant qu'on était là pour une occasion spéciale, un peu comme aux oscars... Indo a ouvert le bal avec courage, avec défi et résistance.. Le visage tendu de Nicola nous communiquait le manque d'ambiance qui régnait dans le public (apparemment les gens continuaient d'arriver), peu réceptif a la pulsation des guitares et de ses tentatives à le faire participer, comme il l'aurait fait avec son public Francais..un défi qui tenait de la prouesse si cela avait marché, compte tenu du line up qui suivait. Indo, groupe qui ose tous les défis, et celui-ci,quel défi! La bravoure d'un groupe qui retrouve un peu l'inconscience de leurs debuts, moi je trouve ca beau et touchant. Indo a surement ressenti ce que ressentent les jeunes groupes, les "émergeants". Peu de grands groupes connus dans leur pays mais inconnus aux States auraient relevé le defi, surtout dans ce contexte. Deja qu'un festival ce n'est pas que le public acquis, mais on parle ici d'un festival de pointures hip hop , et de la crème de la crème de la pointure hip hop! Les propos de Nicola a fait le tour des réseaux par rapport a Jay Z et Beyonce, beaucoup de fans ont ressenti de la trahison de sa part, mais moi cette photo avec Jay Z m'a émue oui. Je ne trouve pas ca incoherent que de montrer la fusion entre deux cultures musicales. Cette photo rentrera dans l'histoire de la musique contemporaine. Et ce concert était fait dans un esprit communautaire, dans un but caricatif, ne l'oublions pas . De plus qui d'autre aurait fait ce voyage pour deux titres seulement, avec le risque de se faire huer sur place et sur les réseaux sociaux? Pour moi ils ont apporté la grâce de la "French touch", l'énergie rock sur la scène majoritairement R&b et Rap de Brooklyn.
Et pour finir,"Thank you we are just French.."


 

dimanche 28 avril 2013

Indochine, Pérou, 25 ans après, Article du 27 avril dans le journal Péruvien El Comercio



Il ya 25 ans arrivait au Pérou un groupe aux paroles incompréhensibles et a la musique entrainante. Ils générèrent de grandes  attentes  dans le public mais aussi le rejet de certains politiciens.
Une voix off annonçait « Le moment est venu, garçons et filles..Panamerica, la radio Lazer, Air France, l’alliance française présentent.. » Les jeunes de Lima ne pouvaient s’empêcher  de crier et ils commencèrent à chanter. Ce fut le commencement d’une euphorie au Colisée Amauta. Peu importe si l'on savait le Français, c’était assez pour faire bouger au rythme de cette musique entrainante, sauter, chanter, en un seul mot, vibrer.

C’était la première fois que les idoles françaises Nicola, Stephane, Dimitri et Dominique venaient au Pérou. Il ne suffit que de cette opportunité pour être surpris d’ autant de succès. Ce fut l’unique pays Latino américain qu’Indo visita dans son tour de 1988. Durant ces années cette salle était utilisée pour les groupes salsa, la musique tropicale et le rock espagnol, et loin fut  l’idée de la venue d’un groupe américain, français, ou anglais. Jusqu'à ce qu’eux, arrivent.

Durant 4 jours, le 20 et 30 avril et le 6 et 7 mai, les jeunes de vingt ans oublièrent la crise économique et raflèrent les billets. L’inoubliable Amauta abrita des milliers de fans, qui faisaient la queue, et ne se limitèrent pas a une seule journée. Ils répétèrent l’expérience, chantaient jusqu'à être rassasies « A l’assault » « Canary Bay »  « L’aventurier » « Dissidence Politik » « 3eme Sexe ». Certains fans se rappellent du son « bestial » des équipements rapportés d’Europe.

Depuis Aout 86 Radio Panamericana se dévoua a passer  leurs chansons, commençant par « l’Aventurier », suivi de l’album live du zenith, jusqu'à en faire des tubes du moment. Pas un seul Péruvien ne pouvait échapper à la fièvre Indochinoise, jusqu'à « papa Chuiman » qui les invita dans son programme. « Qui suis.je ? Papa ! » Et avec l’aide d’une traductrice leur posèrent les  questions les plus demandées. 

Cependant, quelqu’un a voulu ternir à leur bonheur. Le disparu Abdon Vilchez, du parti Aprista  demanda à ce qu’on interdît leur entrée au pays. Il accusa le groupe de subversion pornographique et de plus les accusa de promouvoir l’homosexualité et l’incitation à la consumation de drogues. Malgré ca les concerts se firent complets, au point qu’ils furent considérés comme les « Beatles Français ».
Durant leur séjour, ils ne perdirent pas l’opportunité de voyager le pays. Ils visitèrent la jungle et furent ravis et impressionnés par tant de  richesse dans certains endroits et de pauvreté dans d’autres. Le Pérou les a tant marqué qu’en 1994 ils sortirent un titre « Bienvenue au pays des nus », de l’album « Un jour dans notre vie ». Une partie de la chanson mentionne le quartier de Villa El Salvador, sans doute que ces terres leur ont servi d’inspiration.

Dans une interview ils expliquèrent  qu’ils partirent avec  le désir de connaître un jour Ayacucho et de connaitre les enfants de la violence. Les années passant, ils promirent de revenir, et on continue de les attendre. Mais le temps n’a jamais été ingrat, et Indochine reste dans nos mémoires comme chaque printemps.