dimanche 3 avril 2016

La diversité

Corinne Duyvis est une fille autiste qui écrit des romans. Corinne n'est qu'une fille normale, avec la seule différence qu'elle a quelques tics. Mais dans le fonds n'est-on pas tous pareils?

http://www.theguardian.com/childrens-books-site/2014/oct/17/decline-of-issue-books-incidental-diversity

La diversité incidentelle,quand la différence d’un personnage est mentionnée mais pas mis en relief, a sa popularité en hausse. Mais le handicap et la difference informent sur une grande partie de la vie des gens, bonne ou mauvaise, et il n'y a pas de honte à le reconnaitre. Corinne Duyvis, l’auteur du roman Sci-fi Otherbound se demande si les personnages « divers » sont seulement « OK » du moment qu’ils ne sont pas trop divers ?

Le mouvement pour plus de diversité dans la fiction n’est pas nouveau. Mais cela a explosé ces dernieres années. Non seulement les gens en parlent, mais il ya de nouveaux livres sur  la diversité qui sont publiés régulièrement. La grosse différence entre ces livres et les anciens est que les éléments de la diversité dans les nouveaux font souvent partie de la partie incidentelle des personnages. Ceci est, de loin, une merveilleuse et nécessaire progression.- mais en tant que lectrice et auteur, je me demande si « la diversité incidentelle »  est parfois célébrée d’une façon trop disproportionnée.

Laissez moi vous expliquer :

Historiquement parlant, les livres divers sont souvent des “livres à problèmes”, dans lesquels l’identité du personnage forme le cœur de l’histoire. Les livres à propos des gens de couleur sont automatiquement des livres sur le racisme, l’immigration ou la pauvreté. Les livres sur les handicapés seraient automatiquement sur leur vie qui a été bouleversée, la perception que les gens en ont, ou « surmonter » leur handicap. Les livres sur les gens gros parleraient de comment ils ont perdu du poids ou leur acceptation de soi ; etc..

Beaucoup de gens clament une approche différente de la diversité. Les personnages marginalisés devraient pouvoir vivre les mêmes aventures que les personnages plus privilegiés. Pourquoi est-ce-qu’un personnage asiatique ne pourrait pas exposer un complôt du gouvernement ? un garçon autiste devenir un loup-garou ? Une lesbienne créer un journal pour son école ? Et pourquoi est-ce-qu'íls ne pourraient pas le faire sans être marginalisé, au lieu de toujours se refléter dans des personnages dont le rôle est d’être different.

Tout cela est vrai, et on a évidemment besoin de plus diversité incidentelle, mais c’est souvent vu comme La Seule Vraie Approche de dire que la diversité est juste. Critique après critique célèbre les livres qui ne font presque pas allusion à la diversité, disant que ce n’est pas un « problème », les personnages divers « sont, simplement », et comme c’est magnifique qu’il n yait pratiquement pas de commentaire fait sur un certain personnage gay/noir/ ou en fauteuil roulant. Quelquefois, les livres ne font qu’allusion à l’identité du personnage, ou indiquent sa différence avec un petit indice ici ou là.Cette approche marche pour certaines histoires. Spécialement les livres fantastiques ou de science-fiction ou les auteurs peuvent construire un monde imaginaire du début a la fin. Dans la vraie vie, par contre, les gens marginalisés sont des gens affectés. Beaucoup est dit  de « ne pas être défini par son handicap », par exemple mais chaque personne handicapée que je connais grogne quand ils lisent ça. Le handicap informe beaucoup sur la vie des gens, bon ou mauvais, et ce n’est pas honteux de reconnaitre cela. L’identité n’est pas simplement superficielle.

Cest un fait que l’intolérance aux handicaps, l’homophobie, et le racisme influencent les aspects sans nombre de la vie de tous les jours. Les micro-agressions, les stéréotypes, les préjugés internalisés, la bigotrie flagrante, la discrimination institutionalisée..Il ya aussi d’autres faits a considerer : l’accessibilité, le soin des cheveux ou de la peau, les opportunités du dating, les communautés, la culture, etc..
Quand aucun de ces éléments n’est pris en considération dans la fiction réaliste, je le remarque. Quand l’absence de ces éléments est célébrée, je le remarque spécifiquement.

Et je me demande, peut-être dûrement, est-ce-que les personnages divers sont OK du moment qu’ils ne sont pas trop divers ?

Bien que je sois contente que les gens réalisent le besoin de diversité au delà des livres à problèmes, la solution n’est pas seulement d'écrire ou applaudir les livres qui parlent de la difference, et des experiences différentes. Il ya beaucoup de moyens differents d’incorporer les élements du dessus dans les livres, et que ce soit positivement ou négativement. Ce qui peut rendre la vie des personnages crédible à tous les lecteurs qui pourraient s’identifier a eux.

De plus, alors que les gens sont souvent négatifs envers les “livres a problèmes”, ils existent pour une raison. Certains peuvent être écrits dans le seul but de faire un livre sur un problème qui fait la presse, mais beaucoup sont écrits par des auteurs qui parlent de leurs propres expérience. Ces auteurs écrivent souvent les livres pour aider les ados qui se battent avec..oui..des problèmes. Par exemple, un nombre illimité de jeunes gays doivent faire face a des communautés etroites d’esprit, des familles homophobes, être à la rue, ou la question du coming out. Voir ces experiences reflétées dans le livre peut avoir une signification inestimable pour eux. Quand les gens disent que les problèmes d’identité sexuelle dans la fiction est cliché, qu’est-ce-que ca dit a ceux qui doivent faire face à ce problème ?

On a besoin de toutes sortes de livres. Les livres ou les identités diverses sont le problème. Les livres qui  les mentionne à peine. Les livres qui font moitié-moitié.

Je soutiens l’évolution de “la diversité incidentelle” et veux continuer de la voir évoluer.

Je ne veux juste pas que ce soit la seule diversité permise.


Corinne Duyvis « Otherbound » est disponible à la librairie du Guardian.
Corinne a écrit aussi un nouveau livre: On the edge of Gone

Tidal #1020 Concert de charité


Donc ca yest ils l'ont fait ! Le concert à Brooklyn avec Tidal. Deux chansons: Alice&June et Psycho Killer de Talking Heads. Dans un anglais appliqué, Nicola parle au public "we are just a French band and very proud to be here tonight...il introduit "3 minutes of French music" et une chanson qui a fait le tour de New York. Cette humilité dans les mots relevait presque de la provocation. Il en faut pour résister a la panique ou au stress d'un festival aussi attendu ou "Indo n'avait pas leur place"! Dès les premières notes,on sentait de suite le professionalisme d'un groupe qui remplit les stades, et là, ils faisaient l'ouverture du bal, encore dans la lumiere..Typique Indo qui s'adapte a toutes les situations! (On n'oubliera jamais le concert dans un camion devant le Grand Rex par ex!). Pourtant ces notes d'Alice&June qui nous font tous frémir d'excitation n'ont eu aucun impact sur le public de la salle. Une projection des vidéos a pu faire tenir le public en haleine pendant ces quelques premières minutes du show, les applaudissements de la fin nous rappelant qu'on était là pour une occasion spéciale, un peu comme aux oscars... Indo a ouvert le bal avec courage, avec défi et résistance.. Le visage tendu de Nicola nous communiquait le manque d'ambiance qui régnait dans le public (apparemment les gens continuaient d'arriver), peu réceptif a la pulsation des guitares et de ses tentatives à le faire participer, comme il l'aurait fait avec son public Francais..un défi qui tenait de la prouesse si cela avait marché, compte tenu du line up qui suivait. Indo, groupe qui ose tous les défis, et celui-ci,quel défi! La bravoure d'un groupe qui retrouve un peu l'inconscience de leurs debuts, moi je trouve ca beau et touchant. Indo a surement ressenti ce que ressentent les jeunes groupes, les "émergeants". Peu de grands groupes connus dans leur pays mais inconnus aux States auraient relevé le defi, surtout dans ce contexte. Deja qu'un festival ce n'est pas que le public acquis, mais on parle ici d'un festival de pointures hip hop , et de la crème de la crème de la pointure hip hop! Les propos de Nicola a fait le tour des réseaux par rapport a Jay Z et Beyonce, beaucoup de fans ont ressenti de la trahison de sa part, mais moi cette photo avec Jay Z m'a émue oui. Je ne trouve pas ca incoherent que de montrer la fusion entre deux cultures musicales. Cette photo rentrera dans l'histoire de la musique contemporaine. Et ce concert était fait dans un esprit communautaire, dans un but caricatif, ne l'oublions pas . De plus qui d'autre aurait fait ce voyage pour deux titres seulement, avec le risque de se faire huer sur place et sur les réseaux sociaux? Pour moi ils ont apporté la grâce de la "French touch", l'énergie rock sur la scène majoritairement R&b et Rap de Brooklyn.
Et pour finir,"Thank you we are just French.."